Fondation Général Bigeard

a pour objet de perpétuer l'oeuvre et la mémoire de Marcel Bigeard en s'attachant notamment à promouvoir auprès de la jeunesse les valeurs de courage et de fierté de la patrie, dans l'esprit du général.

Militaire

Avant-guerre:

Après avoir travaillé six ans à la Société générale dans laquelle il gravit les échelons (coursier, puis service des portefeuilles, service des coupons, service des titres), tout en pratiquant la boxe, Marcel Bigeard effectue son service militaire à Haguenau au sein du 23e régiment d’infanterie de forteresse. Incorporé comme soldat de deuxième classe en septembre 1936, caporal-chef, il est libéré de ses obligations militaires avec le grade de sergent de réserve en septembre 1938.

Seconde Guerre mondiale :
Six mois après sa libération, devant l’imminence du conflit, il est rappelé le 22 mars 1939 au sein du 23e régiment d’infanterie de forteresse et est promu au grade de sergent.
En septembre 1939, grâce à l’arrivée de réservistes, les bataillons du 23e RIF servent chacun de noyau à la création de nouveaux régiments d’infanterie de forteresse « de mobilisation », Bigeard est affecté au 79e régiment d’infanterie de forteresse dans le sous-secteur fortifié de Hoffen de la ligne Maginot. Volontaire pour les corps francs, il prend la tête d’un groupe de combat à Trimbach en Alsace et devient rapidement sergent-chef puis adjudant à l’âge de 24 ans.
Le 25 juin 1940, il est fait prisonnier et passe 18 mois de captivité au Stalag 12A à Limbourg en Allemagne. C’est à sa troisième tentative, le 11 novembre 19415, qu’il parviendra à s’évader et à rejoindre la zone libre.
Volontaire pour l’AOF, il est affecté en février 1942 au camp de Bandia près de Thiès au Sénégal, dans un régiment de tirailleurs sénégalais de l’Armée d’armistice. Nommé sous-lieutenant en octobre 1943, il est dirigé avec son régiment sur Meknès au Maroc.
Recruté comme parachutiste de l’armée française de la Libération, il effectue une formation, avec les commandos britanniques, au Club des Pins près d’Alger durant trois mois puis est affecté avec le grade fictif de chef de bataillon à la Direction générale des services spéciaux. Avec le titre de délégué militaire départemental, le commandant Aube est parachuté dans l’Ariège le 8 août 1944 avec trois camarades afin d’encadrer l’action de la Résistance intérieure française. Lors de la libération du département le 22 août 1944, les pertes franco-espagnoles sont de 44 tués et blessés alors que les pertes allemandes comptent 1 420 prisonniers et 230 tués et blessés.
Au début de l’année 1945, Bigeard crée puis dirige pendant un semestre l’école régionale des cadres du Pyla, près de Bordeaux, destinée à former des officiers issus des Forces françaises de l’intérieur. Décoré de la Légion d’honneur et du Distinguished Service Order britannique pour ses actions en Ariège, Bigeard est nommé capitaine d’active en juin 1945.

Guerre d’Indochine:

Au milieu de l’année 1945, le capitaine Bigeard est chargé du commandement de la 6e compagnie du 23e régiment d’infanterie coloniale9 à Villingen en Allemagne. Désigné pour participer au corps expéditionnaire en Indochine, le régiment débarque à Saigon le 25 octobre 1945 et participe jusqu’en mars 1946 aux opérations de pacification en Cochinchine.
C’est à cette époque que l’on commence à lui donner le surnom de « Bruno » qui est son indicatif radio.
Le 8 mars 1946, un détachement de la 2e DB et un de la 9e DIC, dont fait partie le 23e RIC, débarquent à Haiphong au Tonkin.
Le 1er juillet 1946, Bigeard quitte le 23e RIC et forme à Thuan Chau, au sud-est de Dien Bien Phu, une unité constituée de quatre commandos de 25 volontaires chacun au sein du bataillon autonome thaï du lieutenant-colonel Quilichini12. Au retour de ses hommes en métropole, mi-octobre 1946, il prend le commandement de la 3e compagnie, constituée de 400 hommes environ. Il quittera l’Indochine le 17 septembre 1947 et atterrira trois jours plus tard à Orly.
Volontaire pour un second séjour en Indochine, Bigeard est affecté le 1er février 1948 au 3e bataillon colonial de commandos parachutistes, sous les ordres du commandant Ayrolles, à Saint-Brieuc et prend le commandement du groupement de commandos parachutistes n° 2. Quand le 3e para débarque à Saïgon en novembre 1948, Bigeard, qui ne s’entend pas avec son supérieur, parvient à faire détacher son groupement au détachement Amarante du commandant Romain-Desfossé à Haiphong.
Le 1er octobre 1949, Bigeard met sur pied à Son La le 3e bataillon thaï, comprenant 2 530 hommes répartis en cinq compagnies régulières et neuf compagnies de gardes civils et de supplétifs militaires. Relevé de son commandement à la suite d’un différend avec l’administrateur de la province, Bigeard est muté à Haïduong et prend le 5 avril 1950 le commandement du bataillon de marche indochinois qui reçoit, en août, le drapeau du 1er régiment de tirailleurs tonkinois décoré de la croix de guerre avec palme. Le 12 novembre 1950, Bigeard embarque à Saigon sur le paquebot La Marseillaise et quitte une nouvelle fois l’Indochine.
Au printemps 1951, Bigeard est affecté à Vannes à la demi brigade coloniale du colonel Gilles et se voit confier le bataillon de passage. En septembre 1951, il obtient le commandement du 6e bataillon de parachutistes coloniaux à Saint-Brieuc. Il a le grade de chef de bataillon en janvier 1952.
Le 28 juillet 1952, Bigeard, à la tête du 6e BPC, débarque à Haiphong pour un troisième séjour en Indochine et prend ses quartiers à Hanoï. Le 16 octobre 1952, le bataillon est parachuté sur Tu Lê 15 et affronte durant huit jours les régiments des divisions Viet Minh 308 et 312. L’unité se distingue à nouveau lors de la bataille de Na San (parachutage dans la cuvette de Ban Som le 27 décembre 1952), lors de l’opération Hirondelle sur Lang Son le 17 juillet 1953 et lors de l’opération Castor sur Dien Bien Phu le 20 novembre 1953. Voir détails opération Castor…
Le 31 décembre 1953, il prend le commandement du GAP n° 416, constitué du II/1er RCP et du 6e BPC, et intervient au moyen Laos entre Thakhek et Savannakhet vers lesquelles deux divisions Viet Minh se dirigent. Parachuté, le 16 mars 1954, alors que le sort de la bataille de Dien Bien Phu est scellé, le commandant Bigeard est nommé lieutenant-colonel lors des combats et devient l’un des héros de la cuvette en combattant avec son bataillon sur les points d’appuis Éliane 1 et 2, mais surtout en co-dirigeant les troupes d’intervention du camp retranché avec le colonel Langlais.
Le lieutenant-colonel Marcel Bigeard est fait prisonnier le 7 mai 1954 lors de la chute du camp. Libéré quatre mois plus tard, il quitte définitivement l’Indochine le 25 septembre 1954.

Guerre d’Algérie :

Le 25 octobre 1955, Bigeard prend le commandement du 3e BPC dans la région de Constantine en Algérie. Le 21 février 1956, le bataillon, devenu entre temps le 3e RPC, réalise la première opération héliportée de l’histoire lors de l’opération 744 en Kabylie. Cette méthode est à nouveau employée en mars 1956 pour la capture des déserteurs de la 3e compagnie du 3e RTA.
Le 16 juin 1956, dans les Nemenchas, Bigeard, qui donne l’assaut aux rebelles, est grièvement blessé d’une balle au thorax. Rapatrié en métropole, il est décoré le 14 juillet 1956 par le président Coty et reçoit la plaque de grand officier de la Légion d’honneur. De retour en Algérie, il échappe le 5 septembre à un attentat et est blessé de deux balles dans l’humérus et une dans le foie.
Bataille d’Alger:
Au début de l’année 1957, le régiment participe au sein de la 10e DP du général Massu à la bataille d’Alger. La mission des parachutistes est de ramener la sécurité dans la ville et de neutraliser les cellules du FLN de Larbi Ben M’hidi, qui ont organisé plusieurs séries d’attentats à la bombe contre des civils dans divers lieux publics d’Alger entre l’automne 1956 et l’été 1957.
En mars 1957, le 3e RPC se rend dans les massifs au sud de Blida et participe aux opérations Atlas et Agounnenda. Durant l’été, le 3e para arrête 90 % des combattants du FLN19, dont Taleb Abderrahmane, le chimiste des attentats du Milk Bar, de la Cafétéria et de l’Otomatic.
Le régiment relève le 1er RCP en juillet 1957 à Alger. La capture de Hassène Guandriche dit Zerrouk, adjoint chef de la région II de la Zone autonome d’Alger retourné par le GRE, aboutit à la neutralisation des deux responsables de la Zone 2, Mourad et Ramel, mais surtout à celle d’Ali la Pointe et à la capture de Yacef Saadi, chef militaire FLN de l’ensemble zone autonome d’Alger.
Nommé colonel en janvier 1958, il dirige le 3e RPC qui avec d’autres participe à la « Bataille des frontières » (janvier-juin). Le 1er avril le colonel Trinquier le remplace à la tête du 3e RPC. Il rejoint Paris où Chaban-Delmas, ministre des Armées, lui demande de créer un centre d’instruction des cadres qui voit le jour fin avril près de Philippeville. Bigeard ne participe pas aux événements du 13 mai 1958, mais dans une interview à Paris-Presse il confie ses états d’âme à Jean Lartéguy, ce qui lui vaut le courroux du général Salan et son retour en métropole.
Après quatre mois passés à Toul, Bigeard repart pour l’Algérie et prend le commandement du secteur de Saida en Oranie le 25 janvier 195921. Il a sous ses ordres environ 5 000 hommes répartis dans le 8e RIM, le 14e BTA, le 23e RSM, un groupe de DCA, un régiment d’artillerie, deux groupes mobiles de supplétifs, quelques avions de reconnaissance et deux hélicoptères.
À la suite d’une rencontre avec De Gaulle le 27 août 1959, il se voit confier le 1er décembre le commandement du secteur de Ain-Sefra, soit un effectif de 15 000 hommes.
Passant outre son devoir de réserve, il rédige pendant la semaine des barricades en janvier 1960 une proclamation qui est reprise par la presse et la radio et qui lui coûte son commandement malgré l’intervention du général Gambiez.

Il sera accusé plus tard d’avoir pratiqué la torture pendant la guerre d’Algérie par d’anciens membres du FLN mais aussi par d’anciens combattants qui ont fait la guerre à ses côtés, ce qu’il a toujours nié (voir L’ennemi intime, documentaire dans lequel témoigne notamment Paul Aussaresses).
Fin d’engagement en guerre : Après 1960
De juillet 1960 à janvier 1963, Bigeard prend le commandement du 6e RIAOM25 à Bouar en République centrafricaine.
Après un bref passage à l’école supérieure de guerre de juin 1963 à juin 1964, il prend le commandement de la 25e brigade parachutiste à Pau le 31 août 1964, puis celui de la 20e brigade parachutiste à Toulouse. Il accède au grade de général de brigade le 1er août 1967.
Après une entrevue avec le général de Gaulle, il est nommé au poste de commandant supérieur des forces terrestres au Sénégal et rejoint Dakar le 7 février 1968.
En juillet 1970, Bigeard retrouve Paris et est affecté pendant dix mois à l’état-major du CEMAT.
Le 7 août 1971, il prend le commandement des forces françaises présentes dans l’océan Indien à Tananarive et obtient le 1er décembre 1971 sa troisième étoile. À la suite des manifestations qui secouèrent Madagascar en mai 1972 et qui conduisirent au départ de son président Philibert Tsiranana et à son remplacement par le général Gabriel Ramanantsoa, il quitte Madagascar le 31 juillet 1973 avec l’ensemble des forces françaises du secteur.
À son retour en France, il devient de septembre 1973 à février 1974 le deuxième adjoint du gouverneur militaire de Paris. Promu général de corps d’armée le 1er mars 1974, il prend le commandement de la 4e Région Militaire à Bordeaux, soit 40 000 hommes dont 10 000 parachutistes.
Convoqué par l’Élysée, il rencontre le 30 janvier 1975 le président Valéry Giscard d’Estaing qui lui propose le poste de secrétaire d’État à la Défense rattaché au ministre Yvon Bourges. Il occupe ce poste de février 1975 à août 1976, date à laquelle il remet sa démission.

 

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